JavaOne 2010 a lieu en ce moment même où je vous parle. Les CastCodeurs enregistrent un épisode en ce moment, bref c’est du super live en direct sur le Touilleur Express.
JavaOne est(était) la grosse conférence organisée par Sun chaque année. Depuis le rachat de Sun par Oracle, l’événement s’organise donc en septembre en même temps que le salon Oracle OpenWorld 2010. Avec environ 40 000 personnes présents, c’est un énorme événement pour Oracle. JavaOne est parqué dans l’hôtel Hilton ainsi que sous une grande tente sur Main Street et ne prend plus les 2 halls du Moscone Center. J’en parle en connaissance de cause, j’y étais en 2000. C’est ou c’était un truc à faire une fois dans sa vie de Geek Java.
Du côté des annonces, un peu de mouvement du côté du JDK 7. Mark Reinhold a annoncé qu’une première version du JDK 7 est prévue pour mi-2011 avec une partie seulement des fonctions déjà présentées il y a un an. Il serait prévu un JDK 8 avec support complet des méthodes Lambdas, du projet Jigsaw, quelques fioritures du projet Coin en fin d’année 2012… Bref pas avant 2 ans. Je trouve que c’est loin. La liste des features du JDK 7 est assez courte mais on avance. Je pense que nous pourrons actualiser nos informations à Devoxx. Je reviendrai sur le sujet.
Une des nouvelles de la semaine c’est l’abandon de JavaFX Script mais pas de JavaFX, la plateforme. JavaFX 2.0 sera la plateforme de Java pour réaliser des applications riches. L’article de DZone cite aussi le projet Apache Pivot, un framework RIA client lourd open-source. A tester.
Larry Ellison a fait une Keynote moyenne pour le geek. Peut-être qu’elle était bien vu du point de vue du client Oracle. Mais vu du point de vue d’un geek, à priori c’était pas top. Annonce du serveur Exalogic, c’est une bonne nouvelle pour Sun, pour la division hardware. La bête avec 360 cores, 40 Tb en SAS, 960 GB en disque SSD, est juste une idée de ce qu’il est possible d’acheter aujourd’hui. L’alliance Oracle pour le logiciel et Sun pour le matériel est impressionnante. Larry dans ses slides montre que 2 de ces machines seraient capables d’absorber le trafic de FaceBook… sans parler de NoSQL on de sujets qui fâchent (et qui font vendre moins de licences). C’est presque vulgaire de voir autant de puissance, où la réponse n’est pas dans le logiciel mais dans le matériel et les logiciels déployés dessus… Mais bon, faut vivre avec son temps.
D’après différents retours (ici et là) Larry a un peu cassé de sucre sur RedHat ou sur SalesForce. Bref à part si vous voulez que je vous fasse un peu de blabla presse people, rien d’intéressant.
Du côté de nos amis d’eXo Platform, en dehors d’un stand sur le hall des exposants, la grosse nouvelle est la sortie d’eXo Platform 3.0. Les portails c’est terminé, le nouveau socle se positionne comme un noyau applicatif Java, qui permet d’écrire des applications Webs et d’entreprise, avec un ensemble de services standards. J’avais parlé d’un OS pour le Web il y a un an, lorsque j’ai travaillé avec des portails. Le concurrent me semble-t-il est plus Sharepoint. Avec un support de CMIS, l’intégration de Google Open-social, une architecture REST, il y a de quoi venir chatouiller les voisins.
eXo Platform 3 Features, Part 2: An In-Depth Look from Benjamin Mestrallet on Vimeo.
J’aime bien les vidéos de Benjamin Mestrallet, le patron d’eXo Platform.
Je serai là le jour où il sera sur scène comme Steve Jobs et qu’il nous fera un « … one more things« . Lui c’est un patron, un CEO, qui mouille la chemise pour montrer ses produits. Il y a tellement de directeur de département ou de grands chefs incapables d’utiliser un BlackBerry ou incapables de faire une Keynote potable, que cela fait plaisir d’avoir 30 minutes de présentation, l’accent Frenchie en prime, par un gars qui sait utiliser une Souris. Mince quoi…
Cela me rappelle à l’USI une petite phrase de Neal Ford : 53% des CEO aux USA sont d’anciens CFO (directeur financier). Le Geek Boss c’est un combo très très rare, croyez-moi.
Enfin pour terminer, un petit mot de James Gosling, qui a quitté le 2 avril dernier le groupe Oracle. Dans un interview sur le site d’eWeek, James revient sur les vraies raisons de son départ. Ce que je retiens, c’est qu’il n’a pas retrouvé l’esprit Geek chez Oracle. Il est donc parti, plutôt que de perdre ses valeurs. Si c’est pas un geste de Grand Geek ça…
* He essentially took a pay cut by losing an annual bonus based on company performance
* Oracle did not share Sun’s concept of ‘senior engineers’ at the fellow level, so Gosling was technically demoted
* Gosling and his peers no longer had any influence as decision makers; Oracle was « extremely micromanaged »
* Oracle mainly wanted Gosling to be a figure-head for Java and Oracle
Oracle est une structure classique où le managment est très vertical selon ses propres dires. Il était difficile pour lui de prendre des décisions. Peut-être aussi qu’Oracle n’a tout simplement pas besoin de James. Pour vendre un gros ordinateur avec une grosse base de données, on s’en claque un peu de savoir que c’est du Java non ? Allez James, retraite à 62 ans… au revoir.
Tellement cruel, pour un gars qui représente une part importante de la communauté. Il est emblématique. Voir ce bonhomme qui me fait bosser chaque jour… ben c’est sympa.
Thanks James, and see ya at Devoxx 2010
En compagnie de James Gosling en juin 2009 à Jazoon
ps: désolé cyrille pour le côté « people » de cet article, j’assume à fond.
SUN était une des rares boites de techos qui s’assumait comme telle.
En France, il n’y en a pas bcq non plus (Free est le premier exemple français qui me vient à l’esprit dans la même catégorie, et j’en vois peu d’autres).
Apparemment, vu le comportement d’Oracle, il n’y en a pas tant que cela non plus aux USA (je veux dire, de boites de techos de cette taille).