C’est parti, l’USI 2010 la conférence des Geeks et des Boss commence ce jeudi matin par une Keynote d’une heure de Chris Anderson. Rédacteur en chef du magazine Wired, c’est l’inventeur de l’expression « The Long Tail » traduit en Français par « la Longue Traîne« . Avec 32 927 followers sur Twitter, cela vous donne une idée de l’importance du bonhomme dans la communauté Web.
Crédit photo : USI 2010 OCTO Technology
Il souhaite nous proposer quelques idées et aussi nous parler d’idées de ces dernières années qui ne se sont pas réalisées. Petit retour pour commencer aux années 1960. Une slide montre une équipe d’ingénieurs enthousiastes, habillés comme dans un épisode de Star-Trek. Il s’agit de l’inauguration d’une centrale nucléaire dans les années 60. La promesse d’une énergie inépuisable… sans penser aux problèmes des déchets radioactifs. Le World Trade Center avait été imaginé sans interrupteur électrique. Les architectes pensaient que la lumière serait toujours allumé la nuit, car à l’époque on pensait que l’électricité serait un jour gratuite…
En fait il y a bien certaines choses qui sont tellement peu cher, qu’il devient inutile de les mesurer. Chris présente 3 de ces technologies :
– Processing
– Storage
– Bandwidth
La puissance de calcul (Processing) explose et ne coûte pas plus cher. Regardez l’écart entre votre premier ordinateur et celui que vous avez aujourd’hui. S’il y a un secteur où à prix constant, la valeur représentée par la puissance a augmenté, c’est bien la puissance de calcul. Demain cette puissance permettra à chacun d’avoir accès à des grilles de calcul pour rien… Le lendemain, Juan Enriquez nous montrera un super calculateur de 1991 et la photo de 2 processeurs d’Intel de 2010. Les 2 processeurs ont plus de puissance que ce super-calculateur, qui avait dépassé le téraflop… En 19 ans nous avons la puissance d’un super-calculateur dans notre salon, dans notre PS3 par exemple.
Deuxième thème : le stockage (Storage). Au moment où il prononce ce mot, blackout total, les plombs sautent. Je vous assure, ce n’est pas une blague. Le temps de relancer en quelques minutes les machines, et la conférence repart. Il parle d’une notion dont j’ai peu entendu jusqu’à maintenant. Le souci n’est pas le stockage. On observe que l’espace de stockage sur Internet est plus important que l’espace de son ordinateur. Il raconte (et je m’en suis inspiré dans cet article) que son entreprise avait des quotas d’emails en 2004, ce qui était impossible pour lui. Et rapidement ils ont basculé vers GMail qui était en béta à l’époque. Il montre ce slide de 2007 où Yahoo! Mail annonce que le quota de stockage est illimité, chose que je ne savais pas. Mais GMail a conservé son avance, et c’était trop tard pour Yahoo!.
3e Technologie qui est « to cheap to meter » d’après son expression : la bande passante. Le fait que la Bande Passante ait explosé ces dernières années, avec l’apparition de l’ADSL, permet aujourd’hui de consommer la bande passante toute la journée, sans faire payer le volume transféré. Chris raconte que lorsqu’il a voulu montrer Star Wars à son fils de 9 ans, celui-ci a préféré regarder la version Lego Star Wars plutôt que le hit des années 80 (il a 5 enfants). Le fait que la Bande Passante soit peu cher permet d’offrir des vidéos comme sur YouTube ou DailyMotion. Et il devient possible de faire n’importe quoi comme regarder des vidéos de Legos sur YouTube, car cela ne coûte rien. Moi j’aime bien.
Son message est le suivant : le très peu cher permet de proposer de nouveaux services et montre l’apparition de nouveaux phénomènes de consommation (sa fameuse Long Tail).
Il nous parle de l’étude de WallMart qui visait à comprendre pourquoi les gens achetaient souvent un mixeur blanc dans les rayons de leurs supermarchés, alors que sur Internet les couleurs changent tout le temps. L’hiver dernier, c’était le Mixeur Prune qui se vendait le plus. Trois semaines plus tard c’est le rouge… et en ce moment le noir. Tout d’abord le site Internet propose toutes les couleurs là où les vrais magasins ne peuvent proposer que les couleurs qui se vendent le plus. Or les utilisateurs finalement changent d’avis assez rapidement. Il suffit d’une émission de cuisine un matin, où le présentateur utilise un mixeur vert pomme, pour que les ventes explosent…
Ce qu’il faut retenir c’est que les sites Internet peuvent proposer un choix bien plus large que les magasins traditionnels. Pour l’exemple des CD par exemple, ceci permet à tout le monde de trouver son rayon virtuel et de faire ses achats.
Il raconte aussi l’exemple du site Veganchic.com qui vend des chaussures et des sacs « vegetables ». Il s’agit de chaussures faites sans aucune partie animale. Pas de cuir donc. On appelle cela des « Animals Free choose ». Ce type de magasin en vrai aurait toutes les difficultés du monde pour être rentable, alors que sur Internet c’est envisageable.
Il revient maintenant vers l’entreprise pour terminer. L’opposition entre ce qu’il appelle « Scare-city » où tout est compliqué et « Abondance city » où tout est facile devient flagrante.
Votre boite email ne fait que 100Mb ? Vous vivez à Scare-City. Par contre votre employeur utilise Google Apps ? Bienvenue à « Abondance city ».
Un DSI veut un ROI et des mémois avant d’investir ? ScareCity. Vos Geeks lancent le développement et travaillent sur un prototype avec les gens du métier ? Abondance City.
Vous achetez un logiciel propriétaire ? ScareCity !
Vous prenez une solution open-source… Abondance City.
Il rêve d’une entreprise où les employés seraient autonomes, responsables et responsabilisés. Où les gens seraient évalués sur leur contribution collective plutôt qu’un objectif individuel. Comment entreprendre en étant individuel ? Il termine par nous montrer une image de son ordinateur et de deux cables réseaux posés à côté. Le cable noir, c’est le réseau contrôlé et fermé de son entreprise. Il ne s’en sert que pour faire ses notes de frais. Le cable blanc c’est Internet, le même qu’à la maison.
Conclusion et ce que j’ai appris
Doux rêve ou réalité de demain ?
Les responsables dans nos entreprises comprennent-ils le changement ? J’ai envie de faire mon petit marketeur/sociologue et de lancer un nouveau buzzword : la Génération G (pour Google/Geek) arrive dans l’entreprise, et elle n’est pas prête à utiliser votre câble réseau noir.
votre employeur utilise Google Apps ? Bienvenue à « Abondance city ».
Vous achetez un logiciel propriétaire ? ScareCity !
Cherchez l’erreur…
BTW, « ScareCity », c’est un jeu de mot voulu avec « scarcity »= »Scarce City » ou une coquille ?