Et si au lieu de travailler tout seul à la maison, vous partagiez votre appartement et votre connexion Wifi de temps en temps ? Nouveau phénomène de co-working, qui permet de partager son espace de travail, la Jelly Party est aussi le moyen de rompre la monotonie et de rencontrer de nouvelles personnes. En France, le phénomène se transforme même en JellyCamp, comme l’explique Philippe Antoine dans la deuxième partie.
Lors du dernier Barcamp, Philippe Antoine m’a expliqué le principe des Jelly Party. Nouveau phénomène social, voici en quelques mots la définition et le principe : une Jelly est un regroupement de travailleurs afin de partager dans un appartement une journée de travail. C’est au départ donc pour les indépendants et les freelances, afin de travailler sur son projet chez un ami, le temps d’une journée. Le principe est le suivant : prenez un groupe de 5 à 10 personnes, travaillant avec un ordinateur portable. Vous les invitez chez vous, vous fournissez l’accès à Internet gratuitement, ainsi que quelques boissons et l’électricité. L’idée n’est pas de travailler forcément avec votre voisin, plutôt de passer une journée de travail tout en rencontrant d’autres travailleurs, d’autres entrepreneurs, des artistes, des écrivains, des traducteurs, des graphistes, etc. Bref toutes les professions liant l’informatique où en général vous travaillez tout seul à la maison.
Lorsque l’on travaille seul, pour arrêter de parler au frigidaire de votre pire client, et s’aérer le cerveau, c’est un moyen sympa. Vous pouvez vous arrêter prendre un café dans un petit bistro, comme l’expliquait Antonio Goncalves, mais rien ne vaut finalement une journée de temps en temps avec des personnes que vous ne connaissez pas, mais qui travaillent comme vous, chez eux.
L’idée de départ date de 2006, à New-York. Amit Gupta est l’un des inventeurs de ce principe tout simple. Son organisation est vraiment intéressante : la cuisine est l’endroit stratégique pour discuter et faire une pause. Dans le couloir, des post-its permettent à chacun de laisser des informations ou des petits mots. La chambre permet de passer des coups de fil privés. Le salon est organisé pour que chacun puisse poser son ordinateur portable et disposer d’une prise électrique.
En général, chacun vient avec une ou deux connaissances. Tout le monde ne se connaît pas, ce qui permet aussi de rencontrer de nouvelles têtes. Sortir de chez soi permet aussi de travailler plus efficacement. Vous n’êtes pas tenté de jouer avec le chat, de piquer une petite sieste ou de faire du ménage. Vous vous sentirez sans doute plus motivé, en étant avec d’autres entrepreneurs.
En France nous pouvons citer aussi l’exemple de LaCantine, qui est un lieu adapté pour recevoir des travailleurs indépendants, à la journée ou plus. Philippe Antoine et Luc Bizeul ont organisé la première JellyParty à Paris vendredi 17 avril.
Cela a donné l’idée à Philippe de tenter l’aventure de la Jelly Party sous une forme un peu différente. Je l’ai interviewé afin qu’il me donne son point de vue sur le sujet.
Nicolas : Philippe, comment as-tu entendu parler des Jelly Party ?
Philippe : Je cherchais un format en fait afin de proposer à plusieurs personnes de se regrouper pour travailler, mais surtout pour échanger et discuter sur des sujets techniques.
N: Vous avez fait une première Jelly début avril à Paris, comment cela s’est-il passé ?
P: Nous avons lancé l’invitation via Twitter et le bouche à oreille. J’ai tenu la première JellyParty chez moi. Les gens sont arrivés vers 18h00, nous avons passé une bonne soirée à discuter. Les échanges étaient vraiment intéressants (photo de la soirée).
N: Plutôt que la partie travail, c’était donc les échanges et les rencontres alors ?
P: Finalement oui. Est-ce que cela reste dans l’esprit de la Jelly ? Je pense que oui. Pour moi le premier principe c’est que l’événement se passe chez quelqu’un. Il y a la notion d’hôte qui reçoit. Ensuite nous n’avons pas fixé d’ordre du jour. L’idée comme un barcamp : venez et nous allons parler. De quoi ? je n’en sais rien. Mais venez, avec votre ordinateur, et nous passerons un bon moment.
N: Si je mets un peu d’esprit du Touilleur dans tes propos, il y a un côté réunion tupperware alors ?
P: Oui un peu de ça *rires*. C’est donc pour moi l’occasion de discuter sur des sujets qui nous passionnent, de créer des réseaux entre les gens, et d’échanger plus qu’à un BarCamp.
N: Côté organisation, que conseilles-tu et comment s’y prendre ?
P: D’un point de vue communication, il faut annoncer la soirée. Je trouve que Twitter est l’idéal : tu ne connais pas forcément tes followers, mais eux seraient intéressés pour discuter avec toi.
En nombre, 12 personnes me semble bien. Après si tu as un grand appartement, tu fais comme tu veux. Ensuite nous pouvons demander à chacun d’amener de quoi manger, un ordinateur, et une idée de sujet. Enfin pour la partie Wifi j’avais laissé le mot de passe afin que chacun puisse se connecter facilement.
N: Pour terminer, quels sont les 3 tags pour te définir ?
P: Je dirai HTML 5, TDD et les Tribus
N: Merci philippe, rendez-vous au prochain JellyCamp / Jelly Party alors !
P: Merci Nicolas. A bientôt !
Références:
Philippe ANTOINE sur Twitter
Article sur Wired
Site officiel d’Amit Gupta
Coworking at NYC
Liste des Jelly dans le monde
Et merci à Luc Bizeul pour m’avoir parlé des Jelly http://twitter.com/LucBizeul !