Il est 8h40, 19 degrés, vous êtes à Berlin. La queue dehors est immense. Les organisateurs annoncent 8000 participants. J’ai compté 2670 places assises sur la page du programme. Ajoutez à cela la grande salle, qui doit contenir 1500 personnes. Allez, on va dire 4000 personnes « par jour » c’est énorme. On fait la queue depuis 30 minutes, il y a distribution de café dans la file d’attente, un peu d’excitation avant d’entrer dans le « Cube »… bienvenu à « WeAreDevelopers » World congress édition 2022.
Dans cet article, je te raconterai un peu les coulisses et ce que j’ai vu durant ces 2 jours à Berlin.
La conférence couvre les sujets suivants : Architecture, Java, Frontend, Backend, DevOps, mais en fait plus d’une trentaine de thèmes. C’est ma première « grosse » conférence depuis Devoxx France, en tant que participant. Créé par une société de recrutement basée en Autriche, le format ressemble fortement aux conférences américaines, mais surtout à Devoxx. Ce n’est pas la première édition, la dernière a eu lieu en 2019 au même endroit.
Parle un peu de la keynote d’ouverture
La plénière d’ouverture est présentée par le CEO de Github, Thomas Dohmke, avec une projection sur notre métier dans le futur. Thomas est né à Berlin, il revient sur les années 90, ses débuts dans l’informatique et partage avec émotion son parcours. GitHub ne se présente plus. Il partage avec nous pendant une vingtaine de minutes sa vision sur le futur du métier de développeur. D’abord l’arrivée de l’intelligence artificielle, qui peut nous assister pour l’écriture de code « simple ». Ensuite, la possibilité de développer demain directement dans le Cloud. Et enfin, notre rôle en tant que développeur dans la société aujourd’hui
A noter d’abord le lancement fin juin de GitHub Copilot. 10 USD pour un mois et 100 USD pour une année. Mauvaise nouvelle donc : cela deviendra payant. Copilot est un système d’intelligence artificiel, entrainé sur le code publique et open-source. Il permet de vous proposer du code automatiquement, en se basant sur les noms de vos fonctions, ou sur les commentaires. A tester par exemple directement dans IntelliJ grâce à ce plugin.
Il nous partage ensuite sa vision et la possibilité de coder non plus sur son ordinateur, mais à distance, sur des machines virtuelles. GitHub a sorti Codespaces qui permet donc d’avoir un éditeur de code, et l’ensemble des outils, accessible via un navigateur. L’intérêt étant d’offrir un environnement « prêt à être utilisé » aux développeurs. Cela permet aussi de mettre en place des environnements secondaires, pour par exemple, corriger rapidement un bug dans une branche. Peut-être que le futur demain sera en effet de coder avec un terminal, à distance. Ce n’est pas nouveau, et c’est un principe que l’on connaît depuis des années. Mais le remettre au goût du jour, en associant la possibilité de bootstraper une architecture via Docker, c’est intéressant. Côté prix, on est sur du 25 USD par jour pour la machine la plus puissante, ce qui reste à mon avis beaucoup trop cher.
Déroulé de la journée
Une énorme salle propose différentes keynotes pendant toute la journée. Lorsque je n’avais pas de sujets intéressants dans les salles de conférence, j’étais ainsi presque sûr de trouver un sujet de secours. La salle, située à l’étage, oblige par contre à monter/descendre toute la journée.
En bas, en arrivant, vous trouverez un énorme hall avec 100 exposants. Oui, une bonne centaine de stands. C’est assez bruyant, chaque exposant proposant des animations afin d’attirer les conférenciers. L’application mobile permet d’ailleurs, lorsque vous vous faîtes scanner, de gagner des points.
Côté contenu, j’ai suivi la track « DevOps/Cloud » le matin dans la même salle. La tendance constatée est de proposer maintenant des outils aux développeurs, afin de leur permettre de travailler chacun sur un « clone » de la production. J’anticipe que demain, pour chaque Pull Request que tu feras, tu pourras valider son fonctionnement, sur un environnement éphémère.
Autre observation, pour les projets de type micro-service : il faut fournir un portail avec des modèles de projets « prêt à l’emploi ». Cela permet de démarrer rapidement par exemple un projet avec un front-end React configuré + un backend en Node + la bonne base de données. Regardez par exemple Backstage.io créé par Spotify.
Si vous avez l’occasion, lisez le livre « The Phoenix Project » par G.Kim/K.Behr/G.Spafford. Ce livre, pour comprendre les processus coté DevOps, raconte les aventures de Bill, qui doit revoir la façon dont 1 logiciel est construit.
Je vous propose un extrait, que je trouve très intéressant :
Any improvement made after the bottleneck is useless, because it will always remain starved, waiting for work from the bottleneck.
And any improvements made before the bottleneck merely results in more inventory piling up at the bottleneck.”
The Phoenix project
La pause du midi est assez chaotique. D’abord, un peu de contexte. J’ai payé 200 euros pour la place, en prenant 3 billets en une seul fois plus de 2 mois avant la conférence. C’est un prix très compétitif pour une conférence de cette taille. En achetant par contre à la dernière minute, j’aurai payé 600 euros pour les 2 jours. Or pour ce prix, le repas du midi n’est pas inclus. C’est à payer en plus.
Me voilà dehors, sur un espace avec des Food Trucks. L’idée est sympa « sur le papier » car évidemment, elle n’est pas capable de recevoir l’énorme quantité de monde. 35 minutes de queue plus tard, délesté de 11.50 euros, me voilà avec un hamburger très « moyen » et un cola… Bref très décevant.
L’après-midi je suis parti pour quelques conférences autour de Java, et un peu de frontend. Sur Java, je vais voir la présentation commerciale de MicroStream. Il faut que je vous raconte cela.
MicroStream pour Java permet de remplacer/compléter la couche de persistence des données de votre application, par un système de persistence en mémoire. Cela permet de sauvegarder des graphes d’objet, en utilisant la mémoire de l’application. Je ne sais pas comment cela fonctionne avec plusieurs instances de JVM par exemple. L’avantage : pas de conversion entre un storage et votre application. Pas de mapping, d’ORM ou de SQL car vous manipulez directement les objets java. C’est donc ultra rapide.
Si l’ensemble ne tient pas en mémoire, le moteur est capable de décharger vers un store persistent (comme Redis par exemple ou une base relationnelle). Certains connecteurs étant cependant réservés à la version Entreprise. Allez regarder l’explication pour vous faire une idée. Pour moi, je ne vois pas comment plusieurs JVM peuvent cohabiter, même si la réponse est partiellement couverte dans la F.A.Q.
L’après-midi, je vais aussi voir la présentation de John Romero, l’un des créateurs de Wolfenstein 3D, Quake et Doom. Ce fut très sympa de voir l’une des personnes qui a codé en 4 mois un jeu auquel j’ai joué lorsque j’étais ado.
D’autres présentations, dont celle de Carola Lilienthal sur le Domain Driven Design m’ont aussi marqué. J’ai trouvé globalement le niveau correct, voire très bon. Les présentations sponsors n’étant pas forcément les meilleurs sujets à aller voir.
Retour dans le centre ville (car le lieu de conférence est en banlieue) pour aller ensuite dans une soirée organisée par l’un des sponsors Platinium.
Globalement, un bilan positif de cette première journée.
Ce qui est moins cool : le programme n’est pas synchronisé. Lorsque vous terminez une session, d’autres sont déjà commencées. Et donc, si vous voulez vraiment aller voir un sujet, il est fréquent de devoir quitter la salle avant la fin de la présentation. C’est pas très agréable pour la personne qui présente. Je n’aime pas du tout ce type d’agenda.
0 no like
Commentaires récents