Voici le premier épisode de ma première journée à l’USI 2013.
On se dit ce matin en arrivant : déjà la 6ème édition. C’est ma 5ème participation, et c’est un vrai plaisir à chaque fois. L’USI se prépare pendant plusieurs mois, et c’est presque une frustration à la fin du 2ème jour lorsqu’il faut y aller…
L’USI est une conférence pour les Geeks et les Boss. Pendant 2 jours, autour de 4 thèmes, l’USI propose un programme pour se tenir aux courants des dernières tendances dans l’IT. C’est aussi l’occasion d’écouter des intervenants exceptionnels durant chacune des keynotes. Nous sommes ce matin au Palais Brogniart, à Paris. François Hisquin, PDG d’Octo Technology, ouvre la conférence. A chaque fois j’imagine le temps qu’il a passé avec ses équipes pour contacter et réussir à faire venir les présentateurs. L’an passé nous avions eu d’excellents présentateurs, et j’attends à chaque fois les keynotes comme les purs moments de l’USI.
La conférence commence ce matin avec Vint Cerf, vice-président de Google. C’est le co-inventeur du protocole TCP/IP avec Bob Kahn, bref l’un des pères d’Internet, excusez du peu. Sa présentation est un témoignage de l’histoire d’Internet. En 1969, il travaille sur le réseau Arpanet à l’UCLA, l’un des premiers réseaux à paquets. A l’époque les militaires s’intéressent à ces technologies d’échange de l’information, tout particulièrement sur la partie résilience du protocole. Vint Cerf montre par exemple une photo d’un Van, dans lequel ils avaient installé le premier équipement d’échange de paquets. L’expérience consistait à se balader dans les rues de Los Angeles, tout en envoyant/recevant des messages. Imaginez seulement aujourd’hui que votre smartphone fait la même chose dans la poche de votre manteau lorsque vous prenez le RER… Internet est devenu un réseau gigantesque. Les gens tendent à confondre Internet et le Web. Or Internet c’est d’abord un réseau, le Web n’arrivera que bien plus tard, via Tim Berners-Lee en 1989, du CERN.
Sa présentation montre l’évolution démographique des utilisateurs d’internet. Si 73% des Américains et 63.2% des Européens accèdent à Internet, ils ne sont « que « 27,5% » en Asie. Cependant la croissance la plus importante en terme de volume, a lieu en ce moment en Chine. Les adresses IPv4 sont déjà épuisées et depuis 2011 nous utilisons petit à petit les adresses IPv6. L’arrivée des objets connectés (votre frigo, votre voiture, un feu rouge…) demandera de plus en plus d’adresses.
A propos de la sécurité, il utilise une métaphore que j’ai trouvé intéressante. Lorsque votre maison brûle, vous n’appelez pas la Police, mais plutôt les pompiers. S’il s’avère qu’il y a eu un départ d’incendie criminel, alors la police est sollicitée. Pourquoi n’en serait-il pas de même lors des dysfonctionnements sur Internet ? D’abord une équipe d’intervention. Puis une autre d’enquête et de répressions si nécessaire.
Enfin pour terminer, il aborde l’utilisation des protocoles dans le domaine spatial. Comme vous le savez, nous avons envoyé des satellites autour de Mars. Etant donné la distance entre la Terre et Mars, il faut entre 4 et 21 mn, selon l’éloignement de Mars par rapport à la Terre, pour qu’un signal radio se transmette. L’onde voyage à 300 000 000 m/s. C’est pas mal, mais pas suffisant pour contrôler correctement un satellite ou une sonde. Lorsque les robots sont arrivés sur Mars, et que nous avons débuté l’exploration de cette planète, la latence entre le robo et la Terre était telle, qu’il était très difficile de recevoir des images. Les équipes sur la Terre ont alors décidé de reprogrammer un des satellites d’observation de Mars, en orbite autour de cette planète, afin de se transformer en relai. De même, le protocole TCP/IP n’était plus adapté, et il a fallut inventer d’autres protocoles comme les réseaux DTN (Delay-Tolerant Networking) pour pouvoir amener à terme les missions dans l’espace.
Si ce thème vous intéresse, je vous invite à relire un article de 2012 sur le logiciel utilisé par la fusée Ariane.
En conclusion, nous avons surtout eu la chance de voir le bonhomme en vrai. La conférence était une bonne introduction pour rappeler les unités de mesures et la croissance du Web aujourd’hui (j’ai bien parlé du web ici).
Bref pour une keynote, ça commence bien.
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M’enfin, le mien, dans le RER, il en envoie plus qu’il n’en reçoit. Et ceux qu’il envoie, ils ont tendance à se perdre 😉