Aaaah l’Esprit d’équipe.
Cet ingrédient vendu dans toutes les bonnes boutiques de formation en Managment. Des coachs déversent des litres de savoir stéréotypés, en vous promettant monts et merveilles… Mais après avoir cramé vos 30 jours de DIF, le constat est amère : vous n’êtes pas fichu de motiver votre équipe. En fait vous avez même un fichu mal à comprendre comment motiver vos développeurs.
Ce qui frappe aujourd’hui c’est avant tout le changement de génération dans le monde du développeur. Je pense qu’il y a eu un creux sur le nombre de développeurs en France il y a quelques années. J’ai entendu que le développement était sale, que les jeunes diplômés délaissaient la voie sacrée du Développeur pour prendre d’autres chemins. Cela donne, et moi le premier, de jeunes trentenaires dans la force de l’âge, aveuglé comme des moustiques autour d’un lampadaire, d’un néon où il y aurait marqué « Chef de Projet ». Passé les quelques mois, combien d’entre vous découvrent la dur réalité de cette tâche ? Gérer un projet c’est facile. Gérer des hommes, ça c’est amusant.
La difficulté du jeune manager, et qui veut piloter une équipe, c’est avant vous, les 25-35 ans, que l’on appelle « Génération Y« . Or je me demande si les méthodes de gestion et de management ont évolué aussi vite que nous.
La génération Y est cette tranche d’âge de 25-35 ans, qui débarque dans le monde du travail, bien déterminé à faire sa place. Basé sur la méritocratie, cette génération ne respecte ses pères que lorsque ceux-ci sont légitimes. Que ce soit avec un charisme, de l’expérience, ou une réelle capacité à mener des personnes, il n’est pas rare de voir quelques oiseaux capable de gérer correctement une équipe.
Et puis il y a les autres…
Alors disons qu’il y a ceux qui se sont pris un coup de foudre. Un matin je me réveille et je décide de grimper dans la chaîne alimentaire de l’entreprise. Les motivations les plus diverses font que les gens veulent devenir « chef de… ». C’est parfois pour masquer un lourd handicap et une réelle incompétence technique. C’est parfois pour payer le crédit du Citronault Picasso. C’est parfois une fuite en avant… Mais sont-ils heureux pour autant ?
Le management de premier niveau, les premiers « chefs », sont parait-il les responsables du Stress de premier niveau (source). A quand en effet, non pas un Bonus indexé sur votre capacité à délivrer un logiciel, mais un bonus social voté par votre équipe selon votre performance de manager ? Mince alors. Après tout, délivrer un logiciel, c’est ce pour quoi vous êtes payé. Ensuite, être capable de gérer des personnes, de les aider sans les stresser, c’est sacrément plus dur que de faire mumuse avec Microsoft Project non ? A quand une nouvelle application dans Microsoft Office pour suivre le stress de vos collaborateurs ?
L’Esprit d’équipe… Si chaque équipe avait un budget illimité, bien entendu que la vie serait plus facile. Mais pourtant il existe un bon nombre de moyens simples pour transformer une équipe qui dort en une équipe qui s’amuse, qui se marre et qui avance.
Prenez les méthodes Agiles. Il y a ceux qui hésitent à changer et qui veulent d’abord comprendre si l’Agilité est faite pour eux. Et il y a les autres, qui changent de méthode, et qui ensuite comprennent qu’il fallait changer pour avancer. C’est l’exemple type où il faut se jeter dans le grand bain, boire une bonne tasse, et ensuite seulement commencer à avancer et à reconstruire quelque chose. Mettre en place une nouvelle méthode c’est bien. Mais si vous n’avez pas d’Esprit d’équipe, c’est dangereux.
J’avais parlé il y a longtemps de la difficulté à créer une équipe de développement. Il est important de mélanger les types de développeurs. Dans la réalité il faut composer avec un existant, avec un capital humain. Allez je le dis… il faut gérer le « Legacy Humain« . Mais cela n’empêche pas d’apprendre quelques techniques pour qu’une équipe marche.
Trouver de bons développeurs c’est d’abord la cooptation. Donnez 3000 EUR si l’un de vos gars trouve la perle rare, et que celle-ci passe le cap de la période d’essai. Ce n’est que 5 semaines d’annonces sur un site de recherche d’emploi… Une paille.
Le développeur est un animal grégaire, qui migre de sociétés en sociétés tous les 3 ans en moyenne. Des personnes avec 10 ans d’expérience en Java ont au moins fait 2 voir 3 sociétés. Elles ont rencontré du monde. Et elles ont des amis. Une sorte de FaceBook, mais en vrai. Et ce qui devient intéressant, c’est aussi leur capacité à vous proposer de bons profils. Un peu comme une équipe où chacun connaît ses points forts et ses faiblesses, les +10 ans se baladent avec un réseau de connaissance assez important.
C’est un réseau qui dort. Si vous n’êtes pas inscrit sur Viadeo ou LinkedIn, je ne peux rien pour vous. Comme un bon petit jardinier, vous devez cultiver votre réseau d’amis. N’acceptez pas non plus le tout venant. Ces réseaux professionnels ne sont pas des réseaux de « copains » comme FaceBook ou « Copains d’avant ». Avoir 13450 amis c’est stupide. En avoir aucun, c’est dommage.
Là où je voulais en venir au départ, c’était de vous parler d’Esprit d’équipe car je prépare un sujet de conférence sur les Communautés, comme catalyseur pour l’Entreprise. Comment les groupes d’utilisateurs dynamisent le marché ? Comment un esprit communautaire peut-il se créer entre les consultants d’une entreprise ? Comment les développeurs Java d’un éditeur de 650 personnes peuvent-ils créer une communauté ?
Esprit es-tu là ?
Es-tu quelqu’un ou non ?
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Ton idée de talk sur la communauté en entreprise est très intéressant !
Ça me fait penser à cette présentation à l’USI : Communauté de développeurs : démontez vos cloisons avec Leroy Merlin !
http://www.usi2009.com/webcast-5-36-Communaute.de.developpeurs.demontez.vos.cloisons.avec.Leroy.Merlin.html
C’est pour l’USI en effet, mais plus accès sur la partie tribu/communauté, et en parlant aussi de ce qui se passe en dehors de l’entreprise, comme les JUG.
Petit moment détente pour les dév : http://blogmotion.fr/internet/divertissement/developpeur-web-5053 🙂