USI 2009 : l’ergonomie entre forme et fonction, une recette par l’exemple

Amélie Boucher présente l’ergonomie, avec une présentation pétillante et un contenu vraiment intéressant. Comprendre l’ergonomie en une heure, contrat rempli. Elle est l’auteur du livre « Ergonomie Web« , un livre de référence à lire par tous les concepteurs et les geeks. Elle est aussi la créatrice du site ergolab.net.

Une petite définition pour commencer :

« L’ensemble des connaissances relatives à l’homme et nécessaires pour concevoir des outils, des machines et des dispositifs qui puissent être utilisés avec un maximum de confort, de sécurité et d’efficacité. » (Alain Wisner)

Comme elle dit, quand on a dit cela, on a tout dit et en fait on a rien dit.
L’ergonomie c’est regarder une application pour qu’elle soit utilisable et que ce qu’elle propose soit utile.
– être utile : est-ce que je réponds ou non à un besoin ?
– être utilisable : pour remplir une fonction, quelle est la facilité d’utilisation ?

L’ergonomie est aussi une science pour « améliorer » et pas simplement constater comme elle va nous le montrer. On comprend donc que le travail d’ergonome est d’améliorer la communication entre la machine et la personne.

Elle parle d’abord de l’Utile, de ce que nous mettons dans nos applications. Quel développeur n’a pas codé des fonctions sans vraiment penser à son utilité ? Une application doit servir à quelque chose, une fonction doit être utile, et il ne faut pas hésiter à faire des tests utilisateurs afin de se rendre compte de ce qui est utile dans un logiciel informatique.

Concernant ensuite l’Utilisabilité, un logiciel ou un site informatique doit être facile à utiliser, facile à apprendre, instinctif. Avez-vous lu la notice de votre ipod par exemple ?
L’utilisabilité c’est aussi proposer une interface qui n’induit pas en erreur, qui ne soit pas ambiguë. Pensez à Windows qui pour éteindre votre ordinateur… vous demande de cliquer sur « Démarrer »…

Elle parle ensuite d’une notion intéressante : une application doit paraître simple, au risque sinon de décourager les utilisateurs. Combien d’utilisateurs n’osent pas utiliser un site parce qu’il « paraît compliqué » ? Pensez à votre grand-mère devant votre dernier téléphone portable…

La question se pose : mais comment je fais ?
Une application ne doit pas retirer de prime abord des fonctions. Il convient tout d’abord de masquer le trop de fonction, de sorte que seul l’indispensable soit visible. Elle démontre son argument avec une application qui présente un mode de saisie avancé, mode qui n’est pas actif par défaut. L’iPod Schuffle par exemple est un exemple de la simplification. L’écran LCD n’étant pas indispensable à la fonction de base qui est « j’écoute de la musique », celui-ci a été retiré.

Masquer pour alléger l’interface oblige à hiérarchiser et à créer des workflows, ce qui simplifie le travail du développeur finalement. Le site Adobe Buzzword ou le traitement de texte Pages sur Mac par exemple, sont des exemples de logiciels qui masquent la complexité.

Pour certaines fonctions peu utilisées, Amélie explique ensuite le principe de la fonction experte. Prenez par exemple la fonction qui permet de classer les icônes sur l’iPhone. Celle-ci s’active en gardant le doigt appuyé sur un des icônes, et permet de ranger ses applications. Elle est complètement invisible, seul un expert connaît cette fonction… et en parlera autour de lui.

Elle continue la présentation en expliquant que le rôle de l’ergonome est aussi de trouver la bonne fonction, celle qui améliore l’efficience. Pour cela elle nous montre un outil de traduction en ligne. Composé d’une zone de saisie, de deux listes déroulantes avec les langues et d’un bouton traduire. L’ergonome a ajouté un lien « Permuter » qui permet d’inverser les sélections entre les 2 listes, ce qui fait gagner du temps.

Les fonctions doivent être optimisées, elles doivent être visibles et utilisables. 4 besoins fondamentaux sont nécessaires :
– l’emplacement (caché dans la barre, en haut, dans un menu…)
– la nature (zone de saisie, bouton)
– le format (gros/petit/couleur)
– la terminologie ( « nouvel email » moins bien que « envoyer un message »)

Elle termine la présentation par une explication sur les techniques pour améliorer l’utilité et l’utilisabilité des sites, en parlant des tests à l’aveugle, focus groups, benchmark, questionnaire de satisfaction. Il y a aussi l’appel à l’expert, qui grâce à ses connaissances peut nous aider à concevoir un logiciel utile et utilisable.

En conclusion, une bonne introduction sur l’ergonomie pour des Geeks comme pour des Boss.
Les développeurs informatiques n’apprennent pas à bien concevoir. Ils apprennent à concevoir. Il y a un côté petit-chimiste chez nous qui fait que nous sommes très fort pour faire des choses pas utiles ou pas utilisables, même parfois les deux.

Bonus spécial pour toi lecteur
Je te propose pour terminer des exemples de sites pour te faire peur
– Gamequarium a le mérite de se dire que finalement on est pas si mauvais en CSS
– CapstoneIdeas avec un système de navigation très pratique, moi j’ai rien compris
– Horizontal Way : va chercher le nonosse à droite de l’écran
– BowWowBooks un site qui veut vendre des livres mais qui fait tout pour que tu ne comprennes pas qu’ils veulent vendre des livres… ou des croquettes pour chien
– Piqué chez FredCavazza : le pire site web de tous les temps, paraît que c’est fait exprès.

Encore une bonne présentation de l’USI 2009.

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