Pierre est directeur des ressources humaines chez un grand éditeur. La crise a du bon, les candidats se montrent moins gourmands, il est temps de commencer à chercher de nouveaux candidats pour renforcer ses équipes. Mais par quoi commencer ? Comment trouver de bons candidats dans cet univers de personnes qui font du Java ? Voyons comment il va mener sa quête au candidat idéal…
Pierre lit comme chaque matin le blog le Touilleur Express, une tasse de café à la main :
Un rapide tour des différents acteurs du marché de notre secteur montre que les pages de recrutement sont encore plutôt bien remplies. OCTO Technology a publié un communiqué de presse le 30 mars dernier afin d’annoncer le désir de recruter jusqu’à 40 personnes (sur 100 collaborateurs actuellement) d’ici à fin 2009. La crise actuelle ne nous a pas fait oublier ce qu’il se passait il y a deux ans : les profils Java avec 2 à 4 ans d’expérience étaient rares et difficiles à intéresser. Quand le marché se tend, c’est aussi l’occasion de ré-équilibrer la relation candidat-employeur. Il y a deux ou trois ans, nous parlions de speed-dating, de soirée Poker afin de séduire des candidats. Aujourd’hui le vent a tourné.
Il est bien gentil, mais je ne trouve pas grand chose de neuf pour lancer ma chasse… Notre entreprise a décidé de se repositionner sur la plateforme Java. Nous souhaitons profiter de ce début d’année afin d’engager rapidement 3 développeurs Java.
Je prends mon cahier et commence à lister mes pistes pour trouver quelques potentiels :
– cooptation et réseau d’anciens
– réseaux sociaux
– annonce sur sites classiques comme Monster.fr
– chasseur de tête
– …
Ok, voyons d’abord la cooptation.
Le plan chez nous est que chaque salarié touche jusqu’à 2000 EUR, si son coopté passe avec succès la période d’essai. L’an passé sur nos 550 collaborateurs nous avons ainsi recruté… attendez où est ce powerpoint ? ah c’est là !!! 4 personnes.
Bon pas un franc succès… Que raconte le Touilleur là dessus ?
[…] Ce réseau quelque part je le trouve assez plat. Avez-vous envie de recruter 2 Paul Durand promo 97 ? pas forcément. Du côté des anciens collègues, le mercato entre SSII est « réglementé ». Afin de suivre un système éthique, les acteurs des différents cabinets responsables s’accordent afin de ne pas se piquer les consultants les uns les autres. Il est donc parfois difficile de contacter d’anciens collègues […]
Bref je peux faire passer un email en interne afin de relancer la machine, peut-être organiser un concours et faire gagner une participation à un salon professionnel… A réflechir…. Je mets donc 4×2000 = 8000 EUR de budget sur la première ligne de mon cahier et je passe à la suivante.
Les réseaux sociaux…
Mes assistantes de recrutement sont toutes inscrites sur Viadeo, LinkedIn, MySpaces, Facebook… mais je trouve que le résultat ne va pas dans mon sens : RECRUTER ! L’an passé nous avons par contre décidé d’utiliser systématiquement Viadeo et LinkedIn pour « profiler » nos candidats, détecter et valider les profils. Je ne me suis pas privé de téléphoner à quelques personnes de mon réseau pour me renseigner sur mes candidats, ce qui m’a aussi permis de repêcher des profils mal vendus sur LinkedIn…
Dingue comment cet outil peut être aussi tranchant lorsqu’il est mal utilisé.
Le deuxième souci c’est que mon réseau ne voit pas ces candidats. Nous avons beaucoup de mal à nous connecter à eux. En effet, moi j’ai mis mes amis DRH du réseau « DRH User Group » mais à part eux, j’avoue que je n’ai pas de contacts intéressants…
Bon je mets 0 candidat directement, par contre je prends un abonnement professionnel à Viadeo et LinkedIn pour toute l’équipe, hop, 5000 EUR.
Voyons ce que dit le Touilleur ensuite sur les annonces classiques sur Monster.fr ou Lesjeudi.com….
[…] Les annonces sur les sites classiques me font penser à du chalutage en règle. Une campagne de 15 jours coûte 560 EUR pour une seule annonce sur Monster.fr en mars 2009. Pour ce prix, avec quelques mots clés bateaux comme J2EE et Struts, vous êtes certain en tant que recruteur de ramasser un peu tout ce qui traine. Pas de soucis ensuite si vous pouvez recevoir 50 CV, peut-être plus aujourd’hui, et que vous avez moyen de trier rapidement les poissons…
Ah.
Mais d’où il sort ces chiffres ? aaah je vois cela sur la page Entreprise de Monster.fr Bigre il a raison…
Voyons si je mets 3 annonces pour 30 jours… 1515 EUR HT.
Ok je note cela dans ma ligne, c’est le prix.
Là où il a raison c’est le coût caché. Je me souviens l’an passé, nous avons publié une annonce mal rédigée par un chef de projet débordé. Il avait mis Sturts au lieu de Struts… Nous ne savions pas que c’était pas bon… Hop une annonce pour rien. Et cette autre annonce où nous avons reçu un nombre impressionnant de CV, c’est le travail de Sandrine à plein temps… Appeler les candidats qui ont trouvé entre temps, vérifier les CV, les références… Et au final je ne suis toujours pas certain de trouver les meilleurs candidats.
Rien sur les chasseurs de têtes… Mais est-ce que je suis prêt à payer une chasse pour 3 profils de développeur Java ? Voyons combien m’avait coûté la chasse de ce chef d’équipe. Salaire annuel : 75 000 EUR avec primes, et nous avions versé 10% au chasseur, soit 7500. C’est un excellent élément mais je ne suis pas certain de pouvoir faire la même chose pour 3 candidats, avec une fourchette de salaire allant de 35 à 55 k EUR…
J’abandonne cette idée.
Bon que raconte le Touilleur Express ?
[…] les recrutements seront peut-être moins dynamiques, mais nous sortons d’une période qui était exceptionnelle. Il faut donc continuer à renforcer son CV et à se faire connaître des recruteurs en venant par exemple au Paris JUG.
A mardi prochain !
Bon, j’avoue que je n’ai toujours pas trouvé de nouvelles idées pour recruter. Je vais essayer de contacter Nicolas pour voir…
– Salut Nicolas, c’est Pierre de GrosEditeurQueTuConnais,
– Salut Pierre
[longues discussions sur pleins de sujets]
– Et sinon, tu as des idées pour trouver de nouveaux candidats ? des gens bons en Java, sympathiques, motivés ?
– Et bien tu as la réponse à la fin de l’article, relis-bien
– … désolé je ne vois pas
– Paris JUG
– … ?
– C’est une association qui permet à des passionnés de Java de se retrouver chaque mois, qui fonctionne grâce à des sponsors.
– Et en quoi cela va-t-il m’aider moi GrosEditeurQueToutLeMondeConnais ?
– Tu peux te faire connaître de la communauté, avec un budget raisonnable tu peux avoir accès aux personnes les plus geeks de la communauté Java, qui elles-mêmes connaissent d’autres personnes
– Bah si c’est pour payer de la bière à 10 personnes
– Pas du tout, c’est très sérieux. Il y a plus de 180 personnes à chaque fois, les réunions sur Paris sont courues par le tout-paris, les geeks les plus connus de la communauté open-source Java.
– Comment cela fonctionne-t-il ?
– Tu peux devenir sponsor à l’année. J’ai en tête le cabinet Zenika qui s’est fait connaître au même niveau que Xebia ou Valtech par exemple, et qui organise aussi ses événements
– … et si je souhaite simplement participer une fois ?
– et bien tu peux devenir sponsor de la soirée seulement. Cela te permet déjà de communiquer.
– Wow… et ça marche ?
– Je ne dis pas que ça fait repousser les cheveux, mais tu as accès à une mine d’or, que peu de personnes connaissent… Ensuite à toi aussi de participer et de proposer à tes équipes de faire une présentation par exemple
– Ok, je contacte qui maintenant ?
– Tu envoies un email à team@parisjug.org de ma part ou sinon sur le site du ParisJUG
– Merci Nicolas !
– De rien !
😉
0 no like
Ce qui est bien c’est que cette histoire fonctionnera aussi avec le Ch’ti JUG bientôt !
http://chtijug.org
Amis recruteurs, sponsorisez un événement !
Salut,
Excellent article.
A noter que cela marche aussi pour les JUG de province.
Il y a maintenant 14 JUG en France, alors n’hésitez pas à chercher celui près de chez vous !
Xebia France annonce sur son blog qu’ils recrutent aussi
http://blog.xebia.fr/2009/04/09/xebia-recrute-2/
Nicolas
Ne faut il pas dire Oracle User Group maintenant ? ;o)
Mais c’est sûr qu’il va falloir compter avec la province maintenant même si faire une réunion à 180 développeurs reste un doux rêve de par chez nous.
Quoique si on le fait aux Sept Laux il risque d’y avoir des parisiens motivés .