Chaque jour l’équipe Devoxx imprime et diffuse un petit journal papier, qui est super bien fait. Dans la dernière édition de vendredi (disponible ici) un des articles a retenu mon attention : Do Java Professionnals feel the downturn of the Economy?
Pour cela, Parleys a interviewé Roel Van der Paal, un freelance et Peter Voorneveld, Sales Manager en Belgique chez Computer Futures, l’un des plus gros cabinet de recrutement anglais qui ne travaille qu’avec des indépendants (dont moi-même soit dit en passant).
Peter Voorneveld explique que l’activité de Computer Futures est d’être un broker (un agent) entre les indépendants et les employeurs. En Belgique, leur base dispose de plus de 13263 candidats, dont 60% de spécialistes Java. Sur cet ensemble, il y a en fait 3600 freelance Java (des personnes actives, structurées en entreprise indépendante, en portage ou en EURL).
D’après ce qu’il a constaté depuis la rentrée, le marché se tend. Les entreprises préparent les budgets de 2009 et des efforts sont demandés aux indépendants. Les freelances sont appelés en renfort lorsque les entreprises ne peuvent pas facilement augmenter le nombre de poste de permanent, ou parce que les temps de recrutement sont trop longs. Le consultant qui est interviewé dans l’article pense qu’en raison de la crise, les entreprises feront appel plus facilement aux freelances, ceux-ci sont facile à trouver, souvent très expérimentés, et facile à remercier lorsque le projet ou le budget est finalement abandonné. Ce que je comprends c’est qu’entre faire une création de poste pour un projet ou prendre un freelance, une entreprise préfère faire appel à un freelance. Si le budget n’est plus suffisant, le coût pour se séparer du freelance est nul là où il est élevé s’il s’agit d’un permanent.
Dans l’interview on apprend qu’un nombre important de contractor viennent d’Angleterre pour travailler en Belgique, là où le fait de ne parler qu’anglais n’est pas un handicap pour travailler. En France au contraire, il est plus difficile pour un anglophone de trouver une mission… Cela m’avait été confirmé par mes anciens collègues de Reuters qui sont indépendants (Malcolm, Paul, Peter…). Ils travaillent maintenant à Bruxelles et a Londres car à Paris, les employeurs veulent des personnes qui parlent… français. C’est un peu surréaliste.
Les candidats qui viennent d’Angleterre cassent les prix. Ils sont de 50 à 75% moins cher que les candidats belges. Pour cette raison, demander un taux journalier trop élevé est devenu difficilement justifiable pour des candidats un peu juste.
Enfin pour terminer, Voorneveld pense que certaines SSII seront obligées de se séparer de certains collaborateurs. Ceux-ci tenteront alors leur chance en tant qu’indépendant, ce qui devrait alléger la tension sur le marché. Plus d’indépendants égal des prix plus réalistes pour les entreprises.
D’après lui, les professionnels expérimentés (> 5 années d’expérience) n’ont aucuns soucis pour trouver des missions, car la demande reste très forte.
J’en profite aussi pour vous donner un site peut-être pas très à jour mais qui recense les moyennes de tarif journalier enregistrées par les contributeurs du site : Tarifs Freelance.
Attention, il n’y a pas que du Java, c’est une vue synthétique du marché.