Mardi rencontre avec Dimitri BAELI, Architecte Expert chez Prima Solutions. Dans la foulée de mes interviews avec des éditeurs, voici une rencontre où l’on a plus parlé Java stuff finalement que de Prima Solutions. Mais c’était bien fun.
Je connais Dimitri depuis 6 ans. Nous avons travaillé ensemble chez Dotvision il y a pas mal de temps avant que je ne rejoigne Thomson-Reuters en 2003.
Nicolas : Salut Dimitri, d’abord quelques mots sur Prima Solutions ?
Dimitri: Prima Solutions est un éditeur français spécialisé dans les solutions pour le monde de l’assurance. Nous sommes une trentaine, avec un bureau à Paris dans le 17ème et un bureau à Chicago. Nous proposons 3 produits différents : Prima IBCS, Prima Repository et Prima Vanilla. Je travaille sur Prima IBCS, qui est un modèle objet permettant de définir les concepts types du monde de l’assurance. Cela facilite l’écriture ensuite d’un socle de services pour n’importe quel type d’application du monde de l’assurance.
Quel est ton rôle chez Prima ?
Je suis Architecte en charge de la définition des outils et des interfaces de nos logiciels. Je suis aussi amené à effectuer des entretiens d’embauche.
Tu étais à JavaOne 2008 cette année, alors quelles sont tes impressions ?
Je dirai qu’en premier nous avons vu le retour des Applets via une nouvelle implémentation du Plugin Java qui est enfin quelque chose de très mature. Il était temps avec sur le marché des concurrents comme Microsoft Silverlight et Adobe AIR. Les présentations et la qualité des intervenants à JavaOne en font un événement important de la communauté Java. Et puis j’en ai profité pour aller voir quelques amis français installés dans la Silicon Valley.
J’ai assisté à plus de 30 sessions. Entre autre à la soirée très sympa des Java Posses, les célèbres Podcasteur qui chaque semaine réalisent un podcast en anglais sur Java et le monde de l’open-source.
Il y avait quelques monstres comme le créateur de Mylyn par exemple dont la présentation valait le détour. On va reparler de Mylyn tout à l’heure je te ferai la démo.
C’est quoi ce stylo que tu as sur la table ? (je vois un gros stylo noir avec un écran LCD)
Arf. Là j’ai craqué. 150 $ c’est pas cher quand tu vas voir ce que l’on peut faire avec ce stylo magique. Il s’agit d’un stylo LiveScribe dont d’ailleurs les Java Posses parlent dans l’épisode #189 de la semaine dernière. Ce stylo te permet tout d’abord de prendre des notes… Hop j’écris sur ce bloc. Cependant comme on peut le voir, le papier de mon bloc de feuille est un peu spécial.
(En effet en regardant de pres, des petits points bleus sont dessinés)
Le stylo est doté d’un scanner et d’un microphone. Tu peux donc enregistrer par exemple la voix d’un orateur pendant que tu prends des notes… Et là où c’est vraiment fort, c’est que lorsqu’ensuite tu repointes une ancienne note dans ce carnet… (il tourne des pages et arrive à un plan de jardin) tu peux réécouter le son attaché à la note….
(on entend alors une discussion avec Vincent Massol sur une tondeuse automatique. Vincent avait dessiné un plan de jardin)
Pour la démo : http://www.livescribe.com/cgi-bin/WebObjects/LDApp.woa/wa/MLSOverviewPage?sid=t5S11hblGhQV#
Est-ce que la reconnaissance de la page par le stylo est rapide ?
Le LiveScribe est vraiment rapide. Tiens hop là je pointe le mot « JSR-303 » sur mes notes, et tu peux entendre la présentation d’Emmanuel Bernard enregistré à JavaOne… Pas mal non ?
C’est assez bluffant… J’ai voulu acheter un dictaphone numérique pour le Touilleur… entre 200 et 400 EUR… Et là pour 150 $ tu me montres une solution vraiment top. Mais le bloc papier est spécial non ?
Oui en effet. Cependant on parle de pouvoir imprimer ces feuilles spéciales à la maison avec une imprimante capable de sortir du 600 dpi. Donc à priori cela veut dire que l’on ne sera pas attaché à acheter des blocs spéciaux.
Pour résumer : le papier a des petits points à peine visibles qui font une sorte de code barre unique. La caméra du stylo à priori associe donc les points visualisés avec un marqueur de temps sur un fichier enregistré avec le micro, qui est dans le stylo…
En effet c’est cela.
La capacité est de 1 Gb pour 149 $ et 2 Gb pour 200$. Il est possible d’en acheter en ligne sur LiveScribe.com
C’est vraiment intéressant. Passons à la démo de Mylyn dont tu m’as parlé lors de la soirée Xebia Poker si tu veux bien.
Mylyn n’est pas facile à décrire sans utiliser les mots « génial », »trop de la balle », »ça déchire » mais je vais essayer. Donc le principe de Mylyn, outil open-source pour Eclipse, est de permettre à un développeur d’associer sa vue courante dans Eclipse à une tâche. Par exemple je décide de commencer à implémenter la tâche #165320 que tu vois ici sur XPlanner…
XPlanner c’est ?
… un gestionnaire de projet et de suivi de tâche orienté eXtreme Programming simple et puissant que nous utilisons chez Prima. (Voir le site XPlanner).
Donc dans ton écran d’Eclipse, je vois que tu cliques dans un panel « Tasks » sur cette tâche pour l’activer ?
Exactement. Sur mon écran d’Eclipse comme tu peux le voir il n’y a pas de volumes montés, pas de code source… en fait il n’y a rien d’affiché. Lorsque je vais commencer à fixer mon bug, je vais ouvrir petit à petit mes packages Java au lieu d’avoir à gauche toute l’arborescence de mes packages. Sur notre projet nous dépassons les 150 000 lignes de code. Je serai pollué visuellement avec tous ces packages et classes qui ne me servent à rien.
J’ai un peu de mal à comprendre pour l’instant
Il faut savoir que Mike Kersten, le concepteur de Mylyn, est un universitaire de haut niveau spécialisé en Psychologie. Il a expliqué lors de sa présentation que notre cerveau tend à se perturber lorsque trop d’informations sont affichées à l’écran. La mémoire à court terme, d’ailleurs comme en Java, est limitée en capacité. Ainsi si nous voulons faciliter le travail et obtenir les meilleurs conditions, il faut que les IDE allègent la vue. Donc ici Mylyn me permet de ne rien voir de mon projet dans un premier temps. Au fur et à mesure que ma correction de bug va prendre forme, je vais ajouter les quelques classes associées à ma tâche. Là où tout ceci est vraiment fort c’est que je peux échanger mon environnement de travail avec un autre développeur.
Donc si je travaille avec toi et que tu me demandes de terminer ta correction de bug ?
Et bien tu lances ton Eclipse, tu sélectionnes le bug dans ta liste, et lorsque tu cliques dessus, tu peux récupérer exactement le même environnement que moi. Même vue, même espace de travail dans Eclipse.
Ensuite une fois la correction terminée, lors du commit vers SVN comme tu peux le constater Mylyn prépare une liste très précise des fichiers à commiter et même le message de commit avec l’id de la tâhce .
Mylyn est maintenant de base dans les distributions Eclipse Europa et Ganimède à venir.
J’ajoute en plus que Mylyn permet aussi d’accéder à Mantis et de gérer ses tâches personnelles. Tu peux aussi n’exécuter que les tests unitaires concernés par la tâche. La complétion dans Eclipse se concentre uniquement sur les classes et les méthodes récemment utilisées. L’architecture de Mylyn est ouverte. Je pense que nous devrions voir des plugins pour NetBeans et IDEA IntelliJ très rapidement.
(Difficile de reprendre ici l’intégralité de la présentation de Dimitri. Je vous propose d’essayer par vous-même Mylyn pour en comprendre l’intérêt. Voir le site http://www.eclipse.org/mylyn/)
Merci Dimitri pour ces informations. Est-ce que tu recherches des personnes pour Prima Solutions ?
Nous sommes toujours à la recherche de candidats motivés ayant un bon socle de connaissances en UML. Nos produits utilisent l’approche MDA et donc une bonne maitrise d’un outil comme MagicDrawUML est un plus. Ensuite quelqu’un qui aime coder et qui veut bien rejoindre une société sympa.
Le dernier achat que tu as fait ?
On s’est acheté une WiiFit pour le bureau pour accompagner la wii achetée l’année dernière. Vraiment très sympa entre midi et deux pour se détendre entre développeurs. On a notre petite salle de FitNess !
Excellent ! Merci pour ton temps et à bientôt !
A bientôt