Présenter un sujet à l’oral. Stress, angoisse et pièges. Sans préparation, c’est le crash assuré. Comment réussir une présentation lorsque l’on est développeur ? Comment faire passer son enthousiasme et réussir sa présentation ? Voyons quelques techniques pour réussir une présentation en conférence.
En général, les Français ont plus de mal à l’oral que les Américains. Dans les conférences d’informaticiens, les meilleures présentations sont souvent effectuées par des speakers américains. Chez SUN, certains « show-man » portaient même le titre d’Evangéliste… Lisez par exemple l’article « Pourquoi les Américains sont beaucoup plus forts que les Français pour prendre la parole en public » publié le 13 janvier dernier.
L’enseignement en France, surtout dans notre filière, ne donne pas de cours d’élocution ou de techniques pour présenter un sujet. Paradoxal lorsque l’on pense que vous serez amené à devoir parler en assemblée dans votre vie professionnelle. Bref finalement, à part votre soutenance de stage devant un public, vous n’aurez pas beaucoup d’occasions d’apprendre à faire une présentation.
A Devoxx en général le niveau est assez élevé. La conférence est organisée par des indépendants. Contrairement à une conférence organisée par des éditeurs… ils n’ont rien à vous vendre (à part un peu de votre reconnaissance éternelle). Cela permet de laisser la place à des présentations originales et décalées. Cela permet aussi d’assurer un niveau avec ce que l’on appelle des « Rock-Stars ». Mais le but ultime est de permettre à des anonymes de se lancer, et pourquoi pas de devenir eux-mêmes de futures « Rock-stars ».
Le titre
Lors des conférences, voici comment les visiteurs décident de venir vous écouter parler ou pas : ils ne décident pas. En général, chacun consulte le programme quelques jours à l’avance, mais pas plus. J’ai essayé de construire la liste des conférences que je voulais voir pour Devoxx. Mais une fois sur deux, je change au dernier moment. Il suffit que le titre et que les 3 premières minutes ne me plaisent pas, pour que je parte. Si je dois voir 6 présentations dans une journée parmie 42, il faut qu’elle soit bien et qu’elle me plaise. Sinon je change de salle.
Le titre joue donc une importance dans la prise de décision (souvent tardive) du visiteur. En 2010 pour venir présenter un sujet sur les Geeks et les Tribus à l’USI, je me souviens que Pierre Pezziardi m’avait bien challengé sur le titre. Je ne me souviens plus de la conversation, mais cela devait donner quelque chose comme cela :
- De quoi vas-tu parler ?
- … et bien de recrutement, comment les informaticiens trouvent des entreprises, comment une entreprise recrute un candidat
- Oui mais que vas-tu apprendre à la salle ? Pourquoi faut-il que je vienne te voir ?
- Et bien tu es un Boss… et tu ne connais pas forcément les Geeks, le fait que nous nous rassemblons en tribu, en groupe d’utilisateur
- Bon, et ton titre alors ?
- Ce sera « le recrutement vu par les Geeks »
- C’est nul
- … la Stratégie de recrutement des Geeks ??
- Trop long
- La stratégie des Tribus chez les Geeks
- Très bien
Et le jour J, tu te retrouves dans la grande salle, preuve que le titre (plus que le speaker inconnu) intéressait les gens…
Les bullets-points
Le premier outil qui tombe dans les mains de tout le monde : Microsoft Powerpoint…. Ah ce bon Powerpoint, avec ses 5 polices d’affichage, ses styles que tout le monde utilise et ses effets de transition du pauvre… Il rend bien service. Mais c’est aussi un outil qui formate les présentations. On appelle cela le style « bullet-point ». Vous en avez déjà vu des centaines. Il s’agit de présentations où le speaker peut se retrouver à lire d’une voix monocorde chacun des points affichés sur les slides. Dans ce cas, quel intérêt y-a-t-il à vous écouter ? Pourquoi ne pas nous donner les diapositives pour que nous puissions les lire chez nous ?
(cliquez sur ce superbe slide pour l’afficher en grand)
Les « bullet-points » donc, sont à utiliser avec modération. Ce sont des vrais pièges à temps, où vous vous retrouvez à lire bêtement le texte affiché sur l’écran… Ne confondez pas cette liste et ce que vous voulez dire. Prenez des notes et faîtes par exemple des fiches sur lesquelles vous rédigerez vos points. Mais ne les affichez pas devant une salle de 300 personnes. Please…
Le contenu
Définir un contenu à présenter demande pas mal d’efforts. Devoxx France c’est dans quelques semaines. Dès que vous serez informé si vous êtes retenu ou non (et ça j’en sais rien, je ne gère pas), trouvez 2 personnes : un collègue de bureau et votre moitié (femme, mari, copain, autre, etc). Le premier va vous aider pour le fond, car il comprend de quoi vous parlez. Le second ne comprend rien à ce que vous racontez, mais va vous aider pour la forme.
Bossez avec des diagrammes d’idées, comme le « Diagramme Brainstorming » de Visio. Triez toutes vos idées, et faite un choix par ordre de priorité.
Ensuite, un bon bloc de papier, des stylos, un plan, et vous vous lancez
. Le jour J, vous aurez réussi si les spectateurs vous écoutent et ne regardent pas vos diapositives.
Il y a quelques semaines j’ai fait une vidéo pour donner quelques conseils simples pour réussir sa présentation. Je traine depuis 3 ans dans pas mal de conférences. J’ai eu aussi la chance de faire une quinzaine de présentations, et j’arrive à reconnaître « une bonne prez » d’une présentation bof-bof. Réussir sa présentation demande en fait pas mal de travail. On est assez obnubilé par le fond, par ce que l’on va présenter, que parfois on en oublie la forme. Or finalement, même si votre contenu est top, les gens retiendront aussi la forme, le style et votre aisance à présenter.
Allez je vous laisse avec une petite vidéo, rendez-vous dans quelques semaines à Devoxx France
Réussir sa présentation à Devoxx France from Nicolas Martignole on Vimeo.
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Sinon, pour le live coding sur un terminal :
* iTerm2 sur Mac
* Bascule mode pleine écran : Cmd+Enter
* Mettre en place un mode présentation : noir sur fond blanc, 24pt Monaco
La police Monaco est l’une des polices de type Courier qui permet d’avoir les 0 barrés et la différenciation entre 1 et l.
J’en profite pour renvoyer au chouette article de Zach Holman de Github : Slide Design for Developers.
Lié au sujet, un post récent de Martin Fowler :
Presentation Smells
Sinon, il y a toujours les ouvrages de Garr Reynolds, un ancien de chez Apple devenu consultant en la matière. Son blog pro est une très bonne source d’inspiration :
http://www.presentationzen.com/
Par ailleurs, sur son site pro, il délivre quelques conseils simples à ceux qui n’auraient pas le temps de lire ses ouvrages :
– Organization & Preparation Tips : http://www.garrreynolds.com/Presentation/prep.html
– Delivery Tips : http://www.garrreynolds.com/Presentation/delivery.html
– Slides Tips : http://www.garrreynolds.com/Presentation/slides.html
Enfin, une petite vidéo du monsieur en action :
http://www.youtube.com/watch?v=vFDm1-DVdyc